Sexe, rapports sociaux de sexe
Le sexe renvoie au biologique.
Les rapports sociaux de sexe désignent les rapports sociaux et politiques qui forment les relations femmes-hommes.
Patriarcat
Il s’agit d’« une forme d’organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l’autorité par les hommes » (P. Bonte, M. Izard, Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, PUF, 1991, p. 455). Dans sa version contemporaine (fin des années 1960), le concept de « patriarcat » entend mettre en exergue la spécificité de l’oppression des femmes. Il propose un outil d’analyse des rapports sociaux de sexe.
Genre
Apparu dans les années 1970, au sein des sciences sociales, le « genre » désigne les rôles, les comportements, les activités et les attributions qu’une société donnée considère comme appropriés pour les femmes et pour les hommes (Convention d’Istanbul). En résumé, le genre renvoie à l’organisation sociale et politique du sexe. Les stéréotypes de genre renvoient, quant à eux, aux préjugés qui fixent des rôles sexués et légitiment les inégalités de sexe, le sexisme et l’homophobie. Le genre se veut un outil d’analyse des rapports sociaux de sexe.
Sexisme
Le sexisme est une idéologie qui argumente et justifie la domination masculine. En s’appuyant sur les différences de sexe, il établit des catégorisations infériorisant les femmes et légitime la suprématie des hommes. Le sexisme agit par préjugés et stéréotypes de genre qui influencent, à leur tour, les comportements et attitudes individuelles et collectives, ainsi que les positions des institutions sociales et politiques. Le sexisme justifie l’inégalité de sexe au nom des lois naturelles, des traditions patriarcales millénaires et des lois religieuses. Il soutient ainsi les discriminations envers les femmes dans divers domaines de la vie, depuis l’espace privé et les relations familiales jusqu’à l’espace public, le champ du travail et de la création. Par ailleurs, les idéaux sexistes favorisent les violences à l’encontre des femmes.
Violences sexistes et sexuelles
Les violences sexistes renvoient aux violences faites aux femmes. Ces violences « peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie : travail, couple, famille, école, rue, milieu hospitalier, transports. Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales, et peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues ».
Les violences sexuelles désignent toute forme de « violence à l’encontre des femmes qui a pour cible leur sexualité. Le viol est défini par le Code pénal (article 222-23) comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. Il s’agit du fait de pénétrer, avec une partie du corps ou un objet, un orifice (bouche, vagin, anus) du corps d’une autre personne par violence, contrainte, menace ou surprise (si la femme est endormie, droguée, alcoolisée, faible à cause d’un handicap, terrorisée par la contrainte ou les menaces, paralysée par l’aspect incontrôlable et incompréhensible de l’agression). Le viol est dit conjugal lorsqu’il est commis par un petit ami, conjoint, ex-conjoint, ex-petit ami, et incestueux quand il est commis par un membre de la famille. »
« Les autres violences sexuelles sont toutes les autres formes d’agressions sexuelles sans pénétration, commises sur mineur·e ou majeur·e, avec ou sans attouchement : « agression sexuelle », « atteinte sexuelle », « exhibition sexuelle ». Toutes sont punies sévèrement par la loi, quel que soit le lien existant entre agresseur et victime. »