Proxénétisme et traite des êtres humains
De multiples fragilisations liées à la condition socioéconomique, à des parcours de vie marqués par les violences et les traumatismes, ainsi qu’à la précarité administrative (par rapport au séjour en France) transforment certaines femmes immigrées en des proies faciles et peu coûteuses pour les proxénètes. Attirées par des promesses de mariage ou de travail, des femmes arrivent en France pour y subir des viols et d’autres formes de violence, ayant pour but de les soumettre aux pratiques prostitutionnelles. Dans certains cas, le mariage a effectivement lieu, mais leur mari se double d’un proxénète qui les vend à des amis ou à des connaissances. En effet, le proxénétisme n’est pas uniquement le fait de réseaux internationaux organisés et riches. S’y adonnent également des membres du groupe familial et de la communauté, avec lesquels les femmes victimes peuvent entretenir une certaine proximité.
Esclavage domestique
Les filles et les femmes migrantes sont des cibles privilégiées pour l’exploitation au sein des familles. Les familles qui pratiquent l’esclavage domestique n’appartiennent pas à une catégorie donnée de la population et ne sont pas originaires d’un pays en particulier. Elles viennent de tous les pays, y compris de la France, de tous les milieux sociaux et économiques. Les victimes peuvent être des mineures ou des adultes.
Double violence liée au statut administratif
Cette notion de double violence est issue d’expertises associatives, notamment du Comité d’action contre la double violence qui se compose de diverses associations (Cimade Ile de France, COMEDE, FASTI, Fédération nationale solidarité femmes, Femmes de la terre, RAJFIRE et d’autres). Elle désigne un cumul de violences sexistes et étatiques en raison du statut administratif de la personne. Tel est, par exemple, le cas de femmes immigrées dont le droit au séjour dépend de la communauté de vie. Cette dépendance sert diverses formes d’abus et de chantage au profit de l’époux, qui peut se révéler violent.