L’exercice de la citoyenneté ne se résume pas à avoir la nationalité française. Il comprend aussi des dimensions sociales et participatives qui concernent pleinement les jeunes primo-arrivant-e-s. Malgré leur volonté de réussir leur nouvelle vie dans leur pays d’accueil, les primo-arrivant-e-s rencontrent des obstacles. Si l’affirmation des valeurs d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité leur ouvre des portes pour devenir acteurs et actrices de leur intégration, des phénomènes qui font obstacle à une citoyenneté sociale pleine et entière. En raison de leur situation, les personnes primo-arrivant-e-s peuvent y être particulièrement vulnérables.
Les discriminations
Avoir été confronté-e-s à des discriminations entraîne chez certains jeunes une forme de dévalorisation de soi. La mise en pratique de la citoyenneté demande aussi un travail sur la restauration de la confiance en soi.
Un contexte autoritaire
Certain-e-s jeunes ont été élevé-e-s et on grandi dans un système (politique ou familial) autoritaire. Leur avis ne comptait pas et ils/elles n’ont pas appris à exprimer leurs positions. Il faut leur réapprendre qu’ils/elles ont des droits pour pouvoir introduire la notion de devoir, et notamment qu’ils/elles ont le droit de ne pas comprendre, de poser des questions, de demander à ce que les règles de vie commune soient expliquées.
Une maîtrise insuffisante du français
Dans les projets sur la citoyenneté avec les jeunes primo-arrivant-e-s, l’un des obstacles rencontrés est une maîtrise insuffisante du français. Cet obstacle peut être levé en intégrant dans les débats et les projets une démarche comparative entre les valeurs de la République française et celles des pays d’origine. Avec cette démarche, il est possible de faire comprendre et de donner corps à des concepts comme « citoyenneté ». De plus, les cours de français sont des lieux et des espaces tout à fait appropriés pour faire débattre de questions liées à la démocratie et aux valeurs républicaines.
Elles ont appris le français : pourquoi ?
Bonne pratique
Enseignement sur les droits civiques dans les langues d’origine
En Suède, un projet d’enseignement sur les droits civiques dans les langues d’origines des nouveaux arrivants a été mis en place. Les fonds publics ont permis la mise en place de ce programme. Des médiateurs multiculturels ont mené les actions. En plus des cours de langues, des formations à l’usage de l’informatique et d’internet ont été fournies aux nouveaux arrivants.
Voir : European regional and Local authorities on asylum and immigration, issues 31, winter 2013.