Face aux erreurs possibles, tenir une posture juste dans l’accueil et l’accompagnement des femmes issues des immigrations nécessite de maintenir un équilibre entre la prise en compte de l’impact des codes socioculturels intégrés par la personne et la nécessité de ne pas enfermer cette personne dans une image figée de sa culture, ainsi que de ne pas tout expliquer par le culturel. Pour ce faire, il importe d’être attentif à deux écueils : celui d’une perception homogène de ces femmes qui omettrait leur singularité ; celui du recours à des principes universels pour nier les particularités des situations et les discriminations systémiques engendrées par les conditions économiques, socioculturelles et politiques.

Dans cette démarche, l’adoption d’une approche interculturelle dynamique aide à :

Se décentrer et prendre de la distance vis-à-vis de soi-même - mieux cerner ses propres cadres de référence au regard des enjeux de l’intervention sociale.

Négocier et construire un cadre commun - revenir sur ses propres cadres de référence en termes de mission à accomplir pour initier un dialogue et un échange ; énoncer clairement sa position et sa mission pour aider l’autre à mieux définir la place et la portée de l’intervention sociale ; construire à partir de là une entente autour de la démarche à engager.

Réfléchir à la manière de ne pas mettre sous tutelle les femmes accompagnées et de favoriser leur participation à la définition du problème et à la recherche de solutions. Pour cela, il convient de prendre en compte leurs ressources dans la recherche et la construction des solutions, et d’élaborer divers scénarios de réponse afin qu’elles aient le choix dans la manière de procéder.

Découvrir le cadre de référence de l’autre - être à l’écoute de l’autre pour comprendre son point de vue et son positionnement, sans pour autant justifier des propos ou des actes discriminatoires ou violents - notamment ceux commis envers les femmes - au nom de différences culturelles.

Négocier et établir un contrat clair définissant les conditions de la relation et les objectifs à poursuivre ; énoncer clairement les domaines de responsabilité réciproque.

Sortir d’une vision dévalorisant l’immigration comme source de problèmes, alors que de nombreuses expériences positives et créatives de femmes immigrées et issues des immigrations prouvent l’inverse. Faire connaître et valoriser leurs apports à la société française soutient la lutte contre le racisme et les discriminations.