Racisme

Le racisme désigne des attitudes individuelles, collectives ou des pratiques institutionnelles qui perpétuent et légitiment une hiérarchisation infériorisant les êtres humains par une catégorisation de leurs particularités. L’idéologie raciste, comme le souligne Albert Memmi, s’appuie sur « une valorisation, généralisée et définitive, de différences réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de la victime, afin de justifier une agression ou un privilège » (Le racisme, 1994).

Albert Memmi analyse le racisme comme un mécanisme à trois éléments :
- une catégorisation par une mise en évidence des différences ;
- une hiérarchisation par la valorisation de ces différences ;
- la perpétration d’une discrimination ou d’une violence.

Aussi des traits tels que la couleur de peau et diverses appartenances peuvent devenir le support du racisme.

Antisémitisme

C’est une forme de racisme spécifiquement dirigée contre les Juifs (et non contre les peuples sémites). Ce terme s’emploie aujourd’hui pour qualifier tous les actes d’hostilité anti-juive, que leurs fondements soient raciaux ou non. L’antisémitisme prend les Juifs comme boucs émissaires de tous les problèmes sociaux, économiques ou politiques. À la différence d’autres formes de racisme, il n’infériorise pas ses victimes, mais les crédite d’un pouvoir occulte. Ce soupçon d’un complot juif renvoie aux théories qui accusent les Juifs de dominer le monde par la ruse et la perfidie.

Homophobie

L’homophobie renvoie à des attitudes et des comportements de haine et de rejet envers des personnes homosexuelles ou supposées l’être. La justification de cette haine s’appuie sur les préjugés faisant de l’homosexualité une anomalie ou une perversion. Ces préjugés discriminatoires peuvent être légitimés par des considérations religieuses, culturelles (au nom des traditions), anthropologiques (au nom de différences de sexe), cliniques (en médecine et en psychologie).

Lesbophobie

Ce terme veut souligner la double discrimination vécue par les lesbiennes : sexiste et homophobe. Il désigne aussi la peur et la haine envers les lesbiennes parce qu’elles transgressent les différences sexuées et les rôles dits féminins ou masculins. La lesbophobie se traduit, entre autres, par l’effacement des relations amoureuses entre femmes, et conduit ainsi à leur invisibilisation ou invisibilité.

Biphobie et LGBTphobies

Ce terme renvoie au rejet haineux des personnes bisexuelles.

L’homophobie, la lesbophobie, la biphobie, parfois regroupées sous l’expression LGBTphobies, génèrent toutes des discriminations, de l’intolérance et des violences envers celles et ceux qui sont identifiées ou présumés tels. Dans certains pays ou au sein de certaines communautés où les traditions et les lois soutiennent ces haines, cette haine peut aller jusqu’à la peine de mort pour les personnes homosexuelles ou bisexuelles.

Bien que la transsexualité ou la transidentité ne se réfère pas à une orientation sexuelle, les mécanismes de discrimination sont semblables à ceux basés sur l’orientation sexuelle.

Discrimination

Selon l’article 225-1 du Code pénal : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d'autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée. »

Ce traitement différentiel et inégal revient à exclure certains individus du partage de certains biens sociaux : éducation, logement, santé, emploi, culture, loisirs, accès aux biens et aux services.

Discrimination directe/discrimination indirecte

Dans la discrimination directe, le mode le plus connu et le mieux appréhendé de la discrimination, la personne qui discrimine opère volontairement une distinction entre des candidat·es, des client·es ou des usager·es. La notion de discrimination indirecte désigne toute discrimination qui ne procède pas d’un comportement individuel, mais résulte de l’application d’une règle apparemment neutre entraînant en pratique un désavantage particulier pour des personnes d’une catégorie donnée.

Discrimination systémique

Ce concept renvoie à « cette somme de petites décisions, de comportements ou d’appréciations qui, enchainées et répétées de façon routinières, quasiment invisibles, forment un système dense d’actes discriminatoires et empêchent l’accès plein et entier à la jouissance des droits d’individus définis par leur appartenance à une classe, une prétendue race ou à un sexe » (Patrick Simon, Le rôle des statistiques dans la transformation du système de discrimination, 2004).