Dans les images-types des personnes immigrées, on a l’homme immigré vu comme un travailleur et la femme immigrée plutôt vue comme une épouse ou une mère. La réalité, beaucoup plus complexe, s’éloigne de ces images. En effet, depuis la fin des années 1990, les femmes représentent la moitié de la population immigrée ; et elles ont des profils et des parcours présentant une pluralité croissante.

À retenir

- La réalité est plus complexe que les images-types que l’on peut avoir de la population immigrée. Depuis le début des années 2000, les femmes représentent la moitié de la population immigrée ; elles travaillent et ont des profils et des parcours pluriels.

- Dans la population active ayant un emploi, les femmes immigrées sont surreprésentées, par rapport à l’ensemble des femmes, dans la catégorie socio-professionnelle des ouvrières.

- Comme les autres femmes actives, les femmes immigrées ont un taux de chômage supérieur à celui des hommes, et notamment à celui des hommes immigrés.

Ce que disent les chiffres et les enquêtes récentes

Une « féminisation » qui se confirme

Selon les enquêtes de recensement de 2015 (INSEE), la France compte 9,3% de personnes immigrées et 6,7% de personnes étrangères parmi sa population.

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633212

 

Les femmes représentent 51,40% de la population immigrée et 49,7% de la population étrangère.

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381759#tableau-Donnes

 

La part des femmes dans la population immigrée connaît une croissance permanente depuis 1975. Au début des années 2000, les femmes constituent la moitié de la population immigrée, et aujourd’hui, elles sont majoritaires.

Source : https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/immigres-france-majorite-femmes/

 

Une pluralité croissante de profils et de parcours

Les femmes immigrées viennent de tous les continents, y compris d’autres pays européens. Elles viennent prioritairement du Portugal, du Maroc et de l’Algérie, puis du Royaume-Uni et de l’Espagne.

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281393#titre-bloc-4

Une majorité d’entre elles immigrent dans le cadre familial, bien que cette tendance soit à la baisse depuis le milieu des années 1975. D’autres femmes, dont le nombre ne cesse de croître, migrent seules.

Source : https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/immigres-france-majorite-femmes/

La part des migrantes autonomes varie grandement en fonction de leur pays d’origine. Elles sont entre 20% (pour la Turquie) à plus de 50% (pour l’Afrique guinéenne et centrale). Une tendance se définie assez clairement : plus les femmes sont nombreuses parmi la population immigrée de leur pays, plus elles migrent seules ; et inversement.

Source : https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/immigres-france-majorite-femmes/

En toute logique, les raisons de la migration des femmes sont de moins en moins liées au cadre familial. Elles femmes migrent de plus en plus pour leurs études, et aussi pour échapper à des persécutions.

Source : https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/immigres-france-majorite-femmes/

Dans le champ de l’emploi

En 2011, 54% des femmes immigrées originaires des pays tiers ont un emploi ou en recherchent un, contre 66% de l’ensemble des femmes et 77,3% des hommes immigrés. Le taux de chômage des femmes immigrées des pays tiers s’élève à 25%, contre 19% pour les hommes immigrés et 10% pour l’ensemble des femmes (1).

Répartition des femmes immigrées par catégorie socioprofessionnelle comparativement aux hommes immigrés

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3569320?geo=FE-1&sommaire=3569330