La pédagogie active doit permettre la construction d’une image de soi positive, quel que soit le rapport de l’apprenant-e au savoir et qu’il ou elle ait été scolarisé-e ou non, et quelles que soient les difficultés rencontrées lors d’une scolarisation antérieure. Le principe d’égalité est au cœur de la démarche : tou-te-s capables d’apprendre en sérénité.
Par ailleurs, la question du sens est centrale dans les pédagogies actives. Accompagner l’apprenant-e pour qu’il ou elle comprenne par elle/lui-même est une marque de respect importante et lui témoigne de la confiance que l’on a en sa capacité d’agir sur son savoir et de construire une posture d’acteur/actrice dans la société.
Enfin, la pédagogie active permet d’apprendre le travail coopératif en toute solidarité par le développement de compétences sociales nécessaires à l’écoute de l’autre, à l’intégration des points de vue différents à sa propre pensée.
Dans cette perspective, il est important de s’appuyer sur divers outils pédagogiques basés sur :
– la reproduction de situations proches de la réalité qui permet de rendre concrets des concepts abstraits, d’effectuer une transposition aisée dans la réalité, de donner du sens aux messages afin de favoriser une meilleure appropriation des méthodes enseignées et une meilleure mémorisation des messages.
– des scénarios et des supports d’animation originaux qui favorisent l’utilisation de l’ensemble des sens et, en particulier du sens visuel, ce qui permet une meilleure structuration de l’information et une intégration rapide des messages dans la mémoire dite « de travail » (mémoire à court terme). Dans les scénarios structurés avec une intervention limitée du formateur, les apprenant-e-s sont guidé-e-s vers l’apprentissage. Dans les scénarios ouverts, il leur est offert de communiquer et de s’exprimer.
– la simulation de situations fictives qui permet d’éloigner les participant-e-s de contextes conflictuels et affectifs ancrés dans la réalité (cette distanciation favorise le conflit sociocognitif), de dédramatiser l’apprentissage en créant la possibilité de s’amuser, de se détacher du réel (autrement dit, de faire quelque chose d’important avec la légèreté du jeu, en éliminant toute source de tension et de stress négatif).
– un travail et une réflexion en groupe qui permettent au formateur de s’appuyer sur les connaissances déjà existantes chez les individus pour les faire évoluer ; et aux participant-e-s de partager leurs expériences et de s’enrichir mutuellement (capitalisation du savoir) grâce aux interactions sociales. La libre participation à la discussion favorise une plus grande implication des participant-e-s et une diminution des résistances au changement, ce qui est propice à l’adoption de nouvelles normes.
Ces pratiques pédagogiques qui engagent chacun dans l’élaboration d’un commun favorisent le sentiment d’appartenance à un groupe et, de ce fait, l’apprentissage. En effet, l’attrait pour un but commun, le goût de l’action collective, la recherche du consensus, le désir d’appartenance à un groupe et les affinités entre les participants créent un climat convivial et positif, base indispensable pour la cohésion du groupe. De plus, bien au-delà d’un simple transfert de savoir, les outils de la pédagogie active mettent en avant l’intelligence individuelle et collective et reconnaissent les compétences de chacun.