Femmes face au sexisme : convergences et divergences

Par sexisme, on entend une idéologie qui, en s’appuyant sur les différences de sexe, établit des catégorisations infériorisant les femmes, argumente la suprématie des hommes et justifie la domination masculine. Fort des traditions patriarcales millénaires, le sexisme agit à travers des préjugés et des stéréotypes qui influencent les agissements individuels, collectifs et aussi institutionnels. Le sexisme génère ainsi des discriminations et des violences.

Par discrimination sexiste, on entend toute discrimination faisant obstacle à l’accès des femmes à l’égalité des droits. En effet, bien que l’égalité entre les femmes et les hommes soit inscrite dans la Constitution française et dans divers textes internationaux, et qu’elle fasse l’objet d’avancées juridiques considérables, notamment en France, l’égalité réelle peine à aboutir du fait de la reproduction de discriminations liées au sexe. Ces discriminations peuvent opérer dans divers champs de la vie privée et de la vie publique (famille, travail, logement, droits sociaux, loisirs, espace public, etc.).

Les violences sexistes désignent des violences exercées à l’encontre des femmes, qu’elles soient perpétrées dans l’espace privé ou public, qu’elles aient lieu entre des personnes entretenant des rapports intimes (couple ou famille) ou des personnes moins proches, voire étrangères l’une à l’autre (école, travail, services de soin, transports communs, rue, etc.). Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales. Elles peuvent être exercées ponctuellement ou de manière répétée sur de longues périodes. Les violences sexuelles, quant à elles, désignent à la fois le viol (pénétration forcée) et les agressions sexuelles (violences touchant des parties du corps considérées comme sexuelles).

Les femmes ne constituent pas une masse homogène. Leurs conditions de vie peuvent les rendre plus ou moins vulnérables aux discriminations et aux violences liées au sexe ; et leurs diverses appartenances les confrontent à des formes différentes de domination/d’oppression, car les discriminations peuvent aussi opérer à travers les critères suivants : âge, handicap, orientation sexuelle, mœurs, croyances et convictions, origines, appartenances sociales. L’exercice de ces discriminations fait obstacle à l’accès égalitaire, pour les personnes concernées, aux droits dans les divers champs de la vie : éducation, logement, santé, emploi, culture, loisirs, etc.