La question de la mixité dans l’espace public amène les acteurs de terrain à poser divers constats.
1. Les filles sont très minoritaires dans l’espace public, elles fréquentent peu les structures de quartier et participent rarement aux séjours à l’étranger
Malgré la volonté de mettre en place des activités mixtes, regroupant filles et garçons, les filles investissent moins l’espace public que les garçons. Quand elles le font, elles ont tendance à se restreindre dans des espaces bien limités, à n’être présentes qu’à certaines heures et à rester en groupe. Les filles fréquentent aussi moins les structures de quartier que les garçons, excepté pour des demandes ponctuelles et très ciblées. De plus, on les retrouve très rarement dans les projets qui nécessitent un séjour à l’étranger, et donc de dormir hors du foyer parental, quand bien même le groupe de jeunes serait non-mixte.
2. La mixité n’est pas simple à instaurer
Même lorsque les filles sont présentes dans les structures de quartier et participent aux activités proposées, des groupes de filles et des groupes de garçons se forment de manière exclusive. Cette non-mixité se traduit par une répartition sexuée des groupes dans l’espace.
3. Des bandes de filles s’imposent progressivement
Les rares filles qui investissent l’espace public appartiennent souvent à des bandes et participent activement aux rivalités entre quartiers. Elles adoptent également une manière de s’habiller associée à la masculinité.